Le changement est partout.
Le changement est presque devenu une nouvelle norme.
Et nous pouvons en effet nous sentir peut-être anxieux et déstabilisé, non seulement du fait de l’incertitude et de l’angoisse liées aux changements imprévus, mais également en raison de la vitesse à laquelle les choses évoluent aujourd’hui.
Ce monde en évolution permanente peut remettre en question ou bousculer notre capacité à nous adapter et, a fortiori, à nous épanouir.
"On ne peut pas arrêter les vagues, mais on peut apprendre à les surfer"
Il exige pourtant un changement de mentalité qui nous permettra de réévaluer notre rapport au changement : explorer un état d’esprit en évolution constante et garder l’esprit ouvert afin d’envisager le changement non comme une menace, mais comme une opportunité.
Je m’explique :
1. Courons moins vite
Notre premier pouvoir consiste à ralentir et à apprendre que réagir hâtivement en toute circonstance est rarement efficace. Le monde qui nous entoure étant en perpétuel changement, nous devons étrangement marquer une pause, être présent et prendre des décisions plus raisonnées, mais et non pas précipitées.
La société entretient le syndrome de la « peur de rater quelque chose ». Dans le monde d’aujourd’hui, qui tourne à plein régime, on nous fait croire que l'on rate beaucoup de choses. Mais nous forcer à tout suivre accroît le stress et l’anxiété, et nous empêche de voir ce qui compte réellement pour nous.
Lorsque nous faisons une pause, nous nous recentrons sur nous-même ; ralentissons, mettons pleinement à profit le temps dont nous disposons et augmentons vos chances de réussite.
Courir plus lentement détourne l’objet de notre attention de l’extérieur vers l’intérieur et vise à développer une écoute plus attentive de ce qui se passe en nous. Sans nous détourner, regarder ailleurs ou fuir. C’est ce qu’on appelle la présence.
Au lieu de nous éparpiller dans tous les sens pour ce qui nous semble urgent, pensons plutôt à nous focaliser sur ce qui est important et pertinent. Profiter pleinement de l’instant présent et de ce qui est IMPORTANT.
Cet article détaille vraiment le paragraphe ci-dessus "Ce qui est important est rarement urgent et ce qui est urgent rarement important"
2. Apprenons à "voir l’invisible"
Notre vécu et nos normes culturelles nous conditionnent pour ne voir que certains éléments d’un tout. Nous grandissons en ayant en tête des objectifs et des valeurs, et nous les adaptons selon les attentes de la société. Or, lorsque le changement surgit et perturbe certaines des opinions profondément ancrées en nous, nous nous sentons déstabilisés.
Plus notre perspective est étroite, plus nous nous sentons instables.
Notre pouvoir consiste à élargir notre champ de vision pour voir au-delà de ce qui se trouve juste sous nos yeux.
Pour nous épanouir dans un monde en évolution permanente, efforçons-nous d’opérer des choix qui nous permettent de rester ouvert à toutes les possibilités, y compris celles de pouvoir changer notre manière de penser ainsi que nos priorités, dans le futur.
En élargissant nos perspectives, nous découvrirons des opportunités et des solutions que nous n’aurions pas décelées auparavant. Quand on entrevoit davantage d’options, on se met en condition pour traverser les périodes d’incertitude. Ouvrons nos horizons et prenons conscience que nous pouvons changer d’état d’esprit. Considérons chaque opportunité avec curiosité et sans porter de jugement.
Un peu comme le mot "crise" en chinois, qui est composé de deux caractères, comme illustrés ci-dessous. Le premier caractère danger représente un homme au bord d’un précipice. Le second signifie opportunité / chance. Ainsi, la sémantique chinoise est plutôt positive en intégrant le caractère favorable que peut représenter une crise / un changement qui survient.
3. Égarons-nous
Auparavant, s’égarer était forcément synonyme d’échec.
Pourtant, lorsque l'on dévie de la trajectoire définie, nous vivons davantage de créativité et d’expériences, car nous utilisons notre part créative.
Dans un environnement marqué par le changement, s’égarer reste la meilleure manière de trouver son chemin.
Notre pouvoir consiste donc à savoir nous égarer. Autrement dit, sortir de notre zone de confort et envisager différentes perspectives ouvrant diverses voies pour aller de l’avant. Lorsque le changement nous déboussole, nous gagnons en acuité ; nous remarquons les opportunités et changeons plus facilement de direction.
Beaucoup de personnes sont mal à l’aise avec l’idée de sortir des sentiers battus, mais nous pouvons renforcer ce pouvoir en suivant ces petits conseils :
Accueillons nos émotions lorsque nous sommes face au changement et tenons compte de ce qui se produit lorsque nous changeons notre façon de réagir à chaud.
Mettons le cap vers une destination et voyons ce qui se produit.
Bandons-nous les yeux pour aiguiser nos sens et accroître notre sensibilité.
Prenons conscience qu’en nous égarant, nous renforçons notre capacité à nous adapter aux incertitudes.
4. Commençons par faire confiance
La méfiance remplace l’optimisme par la crainte, anéantit la curiosité, détériore les relations et freine la capacité à s’adapter au changement.
Notre pouvoir consiste à nous libérer des réflexes de méfiance et à partir du principe que les intentions sont bonnes.
Parmi les exemples de confiance qui fonctionnent, on peut citer les encyclopédies en ligne telles que Wikipédia, les programmes de microfinancement dans les communautés défavorisées, les logiciels open source et les plateformes de covoiturage et d’autopartage, et tant d'autres.
Prenons des mesures pour commencer avec confiance une nouvelle page :
Arrêtons de nous dérober et partageons les informations en toute confiance : cela signifie favoriser une culture d’ouverture et de coopération. Dans notre vie personnelle, cela signifie gérer nos relations en partant du principe que les intentions d’autrui sont bonnes.
Intégrons la fragilité et la vulnérabilité à notre état d’esprit : dans notre vie personnelle et professionnelle, cela consolide nos relations et nous donne la résilience et la flexibilité nécessaires pour nous adapter quand le changement se présente.
5. Sachons où se situe notre "suffisamment"
Nous ne pourrons jamais satisfaire l’ambition d’en avoir toujours plus. Donc, sachons où se situe notre “suffisamment”.
Nous baignons dans une culture orientée consommateur selon laquelle « plus il y en a, mieux c’est », et cela conduit les individus à penser qu’ils n’ont jamais assez de pouvoir, d’argent, de choix ou de succès. Ce désir insatiable passe outre deux concepts fondamentaux :
si j’en ai plus, d’autres n’en n’auront pas assez,
et en avoir plus ne conduit pas nécessairement à davantage de bien-être, d’estime de soi et de satisfaction personnelle.
Par extension, le désir de possessions matérielles occulte l’immatériel, comme l’air que nous respirons, la compassion envers autrui et le temps dont nous disposons.
Se lancer à la poursuite du ‘‘plus’’ est futile. Par définition, nous n’atteindrons jamais notre destination, car la ligne d’arrivée s’éloignera en permanence.
Notre pouvoir consiste à revoir notre définition du « suffisamment » dans notre vie personnelle et professionnelle.
Plutôt que d’ajouter des choses dans notre vie, pensons à en jeter quelques-uns pour trouver notre "suffisamment", comme par exemple les technologies ou la TV, les relations qui ne nous apportent plus rien de bons, les objets que nous n'utilisons plus, les activités qui ne nous nourrissent plus… pour nous concentrer sur ce qui est important.
6. Soyons encore plus humain (et au service de l'humain)
La technologie s’est immiscée dans tous les aspects de nos vies, mais ces avantages ont été obtenus au détriment des relations humaines.
Notre pouvoir consiste à modifier notre rapport à la technologie et à nous reconnecter aux autres. Prenons conscience du pouvoir de la coopération et des relations humaines, et exprimons les vulnérabilités que nous ressentons lorsque nous sommes face à des incertitudes ou au changement.
Les forces complémentaires du yin et du yang ont muté dans la société d’aujourd'hui. L’énergie du yang représente le contrôle, et sa prédominance éclipse son pendant, le yin, qui représente le service et favorise les relations humaines. Une société ne peut pas atteindre son plein potentiel si ces énergies interdépendantes n’opèrent pas en harmonie. Une approche inflexible du changement et de l’incertitude est vouée à l’échec. En période de changement, les individus aspirent à un équilibre harmonieux entre le yin et le yang susceptible de favoriser les aspects suivants : des interactions renforcées entre les êtres humains et un sens d’humanité commune.
7. Oublions l'avenir
Nous ne pouvons pas contrôler l’avenir et toutes les incertitudes qu’il contient.
On nous apprend dès le plus jeune âge que si nous planifions, travaillons dur et prenons les bonnes initiatives, tout se déroulera comme nous le souhaitons. Pour autant, personne ne peut prédire l’avenir. Nous maîtrisons ce que nous faisons, mais pas les événements extérieurs qui peuvent influencer notre parcours.
Notre pouvoir consiste à savoir oublier l’avenir et à s’efforcer de vivre le moment présent.
Acceptons de ne pas avoir la main sur l’avenir. Concentrons-nous sur ce que nous pouvons maîtriser : notre réponse aux changements inattendus et aux incertitudes. Changeons de perspective : au lieu de redouter le changement et de nous attendre au pire, accueillons-le à bras ouverts et imaginons le meilleur.
Nous avons les ressources, les capacités et nous savons les utiliser !
Commençons chaque journée en nous attendant à du positif et en nous concentrant sur le présent.
8. En guise de conclusion
Gardons aussi, toujours, dans notre boîte à outils, du WD 40 et de la colle.
Pour quelles bonnes raisons ?
Car malgré tout cela, si les choses n’évoluent pas, il faut peut-être envisager d’utiliser de quoi dégripper ce qui coince.
Et dans le cas inverse, si les choses changent alors qu’il ne faudrait pas, nous pouvons recoller les morceaux l’espace d’un instant, le temps de reprendre son souffle et de découvrir comment mieux réagir.
Finalement, plus les choses changent et plus ce changement s'instaure, et devient donc constant.
Avec le temps, ce changement ne change plus !
D’où le titre de cet article : plus ça change et plus c'est pareil !
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